Les serviettes jetables, pourtant interdites dans certains parcs nationaux, continuent d’être retrouvées sur les sentiers. Un mouchoir biodégradable met plusieurs semaines à se décomposer, même dans un sol humide et riche en micro-organismes.
En Europe, une réglementation impose parfois l’emport de tout déchet, y compris le papier hygiénique usagé, sous peine d’amende. La majorité des campeurs ignore encore les alternatives réutilisables ou les méthodes d’enfouissement adaptées.
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Pourquoi l’hygiène en pleine nature mérite toute votre attention
Maintenir une hygiène irréprochable en bivouac, ce n’est ni un caprice ni un simple réflexe. Une gestion rigoureuse de l’hygiène corporelle prévient infections, limite les risques alimentaires et préserve une ressource capitale : l’eau. Mal se laver les mains ou négliger la vaisselle, c’est ouvrir la porte à des soucis digestifs, surtout lors de longues randonnées.
Installer son bivouac, c’est s’installer au cœur de la nature. Cela demande de minimiser son empreinte, en suivant les principes du mouvement Leave No Trace. Chaque déchet, chaque reste, chaque trace laissée peut perturber la faune, la flore, ou souiller les points d’eau. La première étape, c’est d’éliminer ses déchets de manière adaptée : soit vous les ramenez en ville, soit vous les enterrez loin des cours d’eau.
Le parasite Giardia, véhiculé par les excréments, montre jusqu’où peut aller le danger. Un simple ruissellement, et c’est tout un ruisseau qui devient impropre à la consommation. On protège les cours d’eau en gardant toujours plus de 50 mètres de distance pour la toilette ou la vaisselle.
Un bivouac réussi ne se résume pas à la micro-aventure : il rime aussi avec respect de l’environnement. L’hygiène devient alors un acte de responsabilité, pour soi, pour les autres, et pour l’équilibre fragile de la nature. Adopter les bons gestes, c’est protéger la nature tout en assurant sa propre sécurité.
Quels matériaux et astuces pour s’essuyer sans polluer
Évitez le papier toilette classique : il se retrouve trop souvent mal enterré ou dispersé par le vent. À la place, le papier toilette biodégradable se décompose plus vite et allège l’impact sur le sol. Si vous cherchez à limiter vos déchets, emportez un sac-poubelle étanche. Glissez-y tout papier usagé, à rapporter en ville, la nature ne digère pas ce genre de déchets.
Pour vous aider à faire le bon choix, voici quelques alternatives efficaces et respectueuses :
- Le gant de toilette réutilisable : léger, lavable, il remplace avantageusement le papier et réduit la consommation d’eau.
- Les lingettes biodégradables : pratiques pour une toilette rapide, à condition de les stocker puis de les ramener parmi vos déchets. Pas question de les laisser sur place.
Côté menstruations, les serviettes hygiéniques lavables et la culotte menstruelle sont des alliées fiables, conçues pour durer et adaptées à la vie sous la tente. Prévoyez un sac imperméable pour les transporter jusqu’au retour. La cup menstruelle est aussi envisageable, à condition de pouvoir la désinfecter à l’eau bouillante, un point à anticiper selon vos accès à l’eau chaude.
Pour vos besoins naturels, il suffit de creuser un trou d’une vingtaine de centimètres dans un sol meuble. Recouvrez soigneusement une fois terminé. Ce geste limite les contacts avec les animaux et accélère la décomposition. Gardez toujours plus de 50 mètres de distance avec les points d’eau : préserver la pureté des rivières et lacs, c’est aussi respecter l’esprit Leave No Trace.
Gérer ses besoins naturels : comment choisir le bon endroit et limiter son impact
Choisir le bon endroit pour ses besoins naturels, c’est la première marque de respect envers l’environnement. On s’éloigne systématiquement des points d’eau, lacs, rivières, torrents. Le mouvement Leave No Trace recommande une distance minimale de 50 à 70 mètres, pour éviter toute pollution, notamment par le parasite Giardia. Ce réflexe protège la pureté de l’eau, indispensable pour la faune comme pour l’aventure humaine.
Observez la topographie : privilégiez un sol meuble, facile à creuser, loin des sentiers et zones fréquentées. Une petite pelle ou un bâton costaud suffisent pour un trou de 15 à 20 centimètres, appelé « trou de chat ». Ce geste réduit l’accès aux animaux et accélère la dégradation des matières organiques.
L’usage de produits lavants doit rester limité. Même naturels, savon de Marseille, d’Alep, Dr Bronner’s, ils doivent être biodégradables et utilisés loin de toute eau vive. Pour la vaisselle ou le linge, une bassine pliable permet de récupérer l’eau de rinçage et de la jeter sur un sol absorbant, jamais dans un ruisseau. Dentifrices solides et crèmes solaires sans substances toxiques évitent la pollution insidieuse des milieux aquatiques.
Pour finir, veillez à rapporter tous vos déchets, même ceux qui se disent biodégradables. Les climats en altitude ou en forêt ralentissent la décomposition : papier et lingettes persistent parfois des mois. Ces gestes simples garantissent à la nature sa beauté et sa vitalité pour les randonneurs de demain.
Petits gestes malins pour une hygiène zéro déchet en bivouac
La laine mérinos a la cote chez les marcheurs les plus exigeants. Ses fibres naturelles limitent la croissance des bactéries, retardent l’apparition des odeurs et permettent de porter le même vêtement plusieurs jours sans désagrément. Moins de lavage, donc moins d’eau utilisée : la sobriété à l’état brut.
Dans la trousse de toilette, glissez des objets durables et efficaces. Optez pour une brosse à dents en bambou, un savon solide polyvalent, un gant de toilette réutilisable. Ces choix réduisent les déchets et s’inscrivent dans une démarche responsable. Pensez aussi à une trousse de secours complète : bandes, compresses, anti-inflammatoires, crème anti-histaminique, tout ce qu’il faut pour parer aux imprévus sans produire d’emballages superflus.
Voici quelques équipements à privilégier pour limiter son impact :
- Ustensiles réutilisables : fourchettes, couteaux, cuillères et gourdes remplacent définitivement le plastique jetable. Boîtes hermétiques et emballages réutilisables protègent la nourriture, évitent la dispersion de microplastiques et facilitent le transport des restes.
- Un réchaud adapté préserve le sol des traces de feu et sécurise la préparation des repas. Il s’intègre parfaitement dans une démarche respectueuse de la nature.
Jusqu’au matelas ou au sac de couchage, la vigilance s’impose. Choisissez des modèles robustes, réparables, capables d’affronter plusieurs saisons d’aventure. Rien de plus satisfaisant que de s’endormir sous la tente, en sachant qu’on laisse la nature aussi belle qu’on l’a trouvée.


