Trottinettes électriques à Paris : autorisées ou interdites ?

Le 1er septembre 2023, Paris a retiré de la circulation les trottinettes électriques en libre-service, une première mondiale pour une capitale de cette envergure. Cette mesure ne concerne toutefois pas les trottinettes électriques personnelles, qui continuent de circuler sous conditions strictes.

Les règles encadrant l’utilisation de ces engins restent complexes et font l’objet d’ajustements réguliers. Entre autorisation, interdiction partielle et réglementation évolutive, la situation soulève des questions sur les déplacements individuels dans la ville.

Trottinettes électriques à Paris : ce que dit la réglementation actuelle

Depuis la disparition du libre-service, Paris ne ferme pas la porte aux trottinettes électriques. Mais l’époque du « tout permis » est révolue : la ville encadre leur usage avec un arsenal de règles précises. Le code de la route s’applique, renforcé par des arrêtés pour éviter les dérives et garantir la sécurité.

Les trottinettes électriques n’ont leur place que sur les pistes cyclables ou les voies limitées à 50 km/h. Les trottoirs leur sont formellement interdits. Inutile de miser sur la vitesse : au-delà de 25 km/h, l’addition grimpe vite, avec une amende de 1 500 euros pour excès. Les contrôles se multiplient, vérifiant la présence de freins efficaces, de feux avant et arrière, et d’un avertisseur sonore. De nuit ou par brouillard, le gilet réfléchissant n’est plus une option.

Voici les restrictions principales à respecter sous peine de sanctions :

  • Accès interdit aux enfants de moins de 12 ans
  • Stationnement sur les trottoirs sanctionné par une amende de 49 euros
  • L’assurance responsabilité civile reste obligatoire

Les amateurs de mobilité individuelle doivent aussi s’attarder sur la question du stationnement. Seuls les emplacements marqués ou dédiés sont tolérés. Les autorités scrutent les infractions, particulièrement les arrêts sauvages. Sans assurance trottinette électrique, impossible de circuler en règle à Paris.

Interdiction du libre-service : quelles conséquences pour les usagers ?

La disparition des trottinettes électriques en libre-service a clairement bousculé la routine parisienne. Depuis septembre 2023, plus aucune flotte, ni Lime, ni Dott, ni Tier, ni Bolt, ne sillonne la ville. Ce retrait fait suite à un référendum inédit, organisé par la mairie sous l’impulsion d’Anne Hidalgo : près de 90 % des votants se sont prononcés pour l’arrêt du service, une décision issue de 103 000 électeurs inscrits.

Pour de nombreux Parisiens, ce retrait a laissé un vrai vide dans le paysage de la mobilité partagée. Ceux qui utilisaient la trottinette pour les trajets courts, pour relier deux métros ou gagner du temps entre deux rendez-vous, ont dû revoir leur organisation : s’équiper d’un engin personnel, enfourcher un vélo, opter pour les transports en commun ou tout simplement marcher.

La mairie entendait répondre à la montée des incivilités et au nombre d’accidents. Les engins abandonnés à la hâte sur les trottoirs, la circulation imprudente, l’absence d’assurance : autant de points noirs que la municipalité a voulu effacer. Les services d’urgence avaient d’ailleurs sonné l’alerte face à l’augmentation des blessures liées à ces déplacements.

Résultat : la physionomie des rues a changé du jour au lendemain. Plus de 15 000 trottinettes gérées par les opérateurs ont disparu. Les usagers occasionnels, touristes ou jeunes actifs, s’interrogent désormais sur la façon de continuer à se déplacer rapidement dans une ville où chaque minute compte.

Peut-on encore circuler avec une trottinette électrique personnelle dans la capitale ?

La circulation des trottinettes électriques personnelles reste tout à fait possible à Paris. L’arrêt du libre-service ne concerne pas les particuliers, qui poursuivent leurs trajets sur les pistes cyclables avec leur propre engin. Reste à s’aligner sur la réglementation : impossible de faire l’impasse sur les règles.

L’utilisateur doit impérativement respecter la vitesse maximale de 25 km/h, sous peine d’amende salée. Les trottoirs sont à proscrire : seuls les axes cyclables, les voies partagées et les rues limitées à 50 km/h sont autorisés. La police veille, et les verbalisations ne sont pas rares.

Quelques obligations précises s’imposent à tous les conducteurs :

  • Feux avant/arrière obligatoires pour être visible.
  • Gilet réfléchissant requis de nuit ou en cas de mauvaise visibilité.
  • Casque conseillé, même s’il n’est pas encore imposé pour les adultes.

Le stationnement est aussi encadré : il faut utiliser les emplacements dédiés sous peine d’une amende de 35 euros. La Ville a déployé de nombreuses zones de stationnement spécifiques, afin de libérer les trottoirs.

Rouler en trottinette électrique nécessite d’avoir au moins 12 ans. Depuis leur classement comme engins de déplacement personnel motorisés, l’assurance responsabilité civile est non négociable. Au quotidien, la cohabitation avec piétons, cyclistes et automobilistes oblige à une vigilance de tous les instants et au respect du partage de la voirie.

Panneau de reglementation des scooters électriques à Paris

Se déplacer autrement à Paris : panorama des alternatives à la trottinette

La fin des trottinettes électriques en libre-service n’a pas laissé Paris sans solutions pour se déplacer. Les vélos en libre-service ont pris le relais, occupant désormais une place centrale dans l’offre urbaine. Le Vélib’, pionnier du genre, aligne plus de 20 000 vélos répartis sur 1 400 stations. Sa version électrique, reconnaissable à ses cadres bleus, attire les adeptes de mobilité douce.

Autre option : Véligo, un service de location longue durée de vélos électriques déployé par la région Île-de-France. Idéal pour tester le vélo électrique sur plusieurs mois, le dispositif séduit salariés, étudiants ou habitants de banlieue souhaitant rejoindre Paris sans subir les bouchons.

Pour ceux qui souhaitent rester motorisés, les scooters électriques partagés constituent une alternative crédible :

  • Cityscoot et Yego mettent à disposition des flottes de deux-roues silencieux, accessibles via application mobile.
  • Réservation en temps réel, disponibilité étendue, liberté de circuler partout dans Paris : l’offre séduit un public varié.

Les transports en commun, eux, restent la colonne vertébrale des déplacements parisiens. Métro, RER, bus, tramway : chaque quartier est relié à la capitale et à la petite couronne. L’art de combiner vélo, scooter électrique et transports collectifs séduit de plus en plus d’usagers soucieux d’optimiser leurs trajets tout en limitant leur impact environnemental.

Sur les pistes, les trottoirs et dans les rues, la mobilité urbaine continue de s’inventer chaque jour. Paris ajuste le tempo, et les Parisiens, eux, n’ont pas fini de réécrire la carte de leurs déplacements.