50 000 mètres carrés d’un côté, plus de 90 000 de l’autre : les chiffres ne mentent pas, mais ils ne racontent pas toute l’histoire. Selfridges accueille chaque année plus de 15 millions de visiteurs, une affluence impressionnante. Pourtant, Harrods s’impose toujours comme le plus vaste grand magasin du Royaume-Uni, étalant ses sept étages sur une superficie record.
Pourtant, ces différences de dimension ne se traduisent pas nécessairement par un écart flagrant sur la gamme ou les tarifs des produits de beauté. Les deux enseignes rivalisent de marques venues du monde entier, et leur assortiment impressionne, même si chacune cultive ses spécificités sur certains segments.
Plan de l'article
Selfridges et Harrods : deux icônes du shopping à Londres
À Londres, Selfridges et Harrods ne se contentent pas d’être des vitrines du luxe : ils incarnent une certaine idée du commerce britannique, mêlant histoire, innovation et prestige. Le pionnier Selfridges, installé sur Oxford Street depuis 1909, doit son identité à Harry Gordon Selfridge, visionnaire du grand magasin moderne et audacieux dans sa conception du commerce. À Knightsbridge, Harrods, fondé en 1834 par Charles Henry Harrod, reste le symbole par excellence du raffinement londonien.
Leur gouvernance, elle aussi, reflète la dimension internationale du secteur. Harrods appartient à la Qatar Investment Authority depuis 2010, héritant du passage de Mohammed Al-Fayed et de l’intérêt marqué de la famille royale du Qatar. Selfridges, longtemps propriété de la famille Weston, a récemment été intégré au Selfridges Group, sous la houlette de Central Group et Signa Holding. Désormais, même le fonds souverain du Qatar, déjà propriétaire de Harrods, lorgne du côté de Selfridges, preuve supplémentaire de l’attrait qu’exercent ces institutions sur les grands groupes mondiaux.
La rivalité se joue aussi dans la géographie londonienne. Harrods et Harvey Nichols, deux géants voisins à Knightsbridge, se défient à quelques minutes de marche l’un de l’autre. Pendant ce temps, Selfridges règne sur Oxford Street, à proximité immédiate de Bond Street et Marble Arch. Plus que de simples lieux de commerce, ces grands magasins incarnent l’esprit cosmopolite de la capitale : ici, faire du shopping relève de l’expérience, du spectacle, et la tradition cohabite avec l’audace.
Pour mieux saisir le paysage, voici quelques chiffres parlants :
- Harrods : 90 000 m², 330 départements, capital détenu par le Qatar
- Selfridges : 50 000 m², 300 départements, groupe international
- Harrods, Selfridges et Harvey Nichols forment le trio leader du shopping de luxe londonien
Lequel est le plus grand ? Comparaison des espaces et de l’offre
Impossible de se tromper sur la question de la taille : Harrods domine nettement avec ses 90 000 mètres carrés, record européen à la clé, quand Selfridges se limite à 50 000. Cette différence saute aux yeux dès qu’on arpente les allées ou qu’on explore les étages. Harrods propose plus de 330 départements, là où Selfridges en aligne tout de même 300. Knightsbridge prend ainsi l’avantage sur Oxford Street en matière de superficie brute.
Cependant, la grandeur ne s’arrête pas aux mètres carrés. Harrods, c’est aussi un univers à part entière : 32 bars et restaurants, un Food Hall soigné dans les moindres détails, l’incontournable Egyptian Room, le Toy Kingdom qui fait rêver, et le mémorial Diana & Dodi Al-Fayed. Le magasin propose même des services rarement réunis ailleurs : opticiens, banque privée, pharmacie, conciergerie, et des boutiques dans les principaux aéroports internationaux. Entre Chanel, Louis Vuitton et Rolex, le visiteur accède à un microcosme où le luxe se décline sous toutes ses formes.
Face à cette démesure, Selfridges fait le pari de l’innovation et de la diversité. Mode, beauté, high-tech, Food Hall, pop-up stores, rayons chaussures démesurés, plus de 5 000 modèles pour femmes, 3 000 pour hommes, cent marques au compteur. L’adresse d’Oxford Street multiplie les concepts, soigne la scénographie et injecte une dose de créativité partout où elle peut. Les services personnalisés, l’art qui investit les espaces, les collaborations éphémères : tout concourt à fidéliser une clientèle curieuse, toujours en quête de nouveauté.
Pour résumer ces différences, voici les points saillants :
- Surface totale : Harrods 90 000 m² / Selfridges 50 000 m²
- Départements : Harrods 330+ / Selfridges 300+
- Expérience client : Harrods mise sur la tradition et l’exclusivité ; Selfridges sur l’avant-garde et l’expérimentation
Produits de beauté : des prix vraiment plus bas en Angleterre ?
Les espaces beauté de Selfridges et Harrods impressionnent tant par la diversité que par la mise en scène. Marques françaises, américaines, britanniques et internationales se côtoient sur des stands lumineux et soignés. Pour les visiteurs venus de France, la question du prix se pose fréquemment : acheter cosmétiques et parfums à Londres, est-ce vraiment avantageux ?
La réalité varie selon les marques, le taux de change et la gamme choisie. Sur les grands noms comme Chanel, Dior ou Guerlain, les tarifs tendent à se rapprocher : les groupes harmonisent leurs prix entre Paris et Londres. Les différences ne se retrouvent que sur certaines éditions limitées ou sur des coffrets exclusifs, et encore, rarement de manière significative une fois les conversions faites et les taxes appliquées.
En revanche, quand il s’agit de soins premium ou de labels de niche (Dr. Barbara Sturm, La Mer, Charlotte Tilbury…), Londres propose une palette plus large et parfois des marques encore confidentielles en France. Les grands magasins londoniens offrent aussi des exclusivités et services sur-mesure : diagnostic de peau, ateliers, conseils personnalisés, autant de touches qui font la différence.
Quelques tendances se dégagent pour guider votre choix :
- Les parfums et cosmétiques haut de gamme affichent des prix similaires à ceux de l’Hexagone.
- Certaines références difficiles à trouver en France, notamment venues d’Asie ou des États-Unis, sont plus accessibles à Londres.
- La fiscalité locale et des promotions ponctuelles créent parfois des opportunités, particulièrement lors des soldes.
Moralité : comparer exige d’être attentif et de prendre le temps de calculer. Londres se distingue par la richesse de ses assortiments, la scénographie travaillée de ses espaces beauté, mais l’écart de prix sur les grandes marques s’estompe au fil des ans.
Streetwear et t-shirts : nos conseils pour choisir les meilleures marques
À Londres, le streetwear ne se contente plus de jouer les seconds rôles. La nouvelle génération s’empare de ce style pour affirmer sa singularité. Chez Selfridges, la sélection frappe par sa diversité : collections capsules, collaborations inédites, nouveaux labels du monde entier, et les incontournables comme Off-White, Supreme, A-COLD-WALL*, Stone Island. Aux côtés de ces poids lourds, des noms émergents repérés à Los Angeles, Tokyo ou Paris viennent compléter l’offre. Ici, la force réside dans la capacité à flairer la tendance, à dénicher le t-shirt graphique ou la pièce de collection qui fera la différence.
Harrods, de son côté, adopte une approche résolument haut de gamme, même dans le streetwear. Balenciaga, Givenchy, Gucci : ces marques dominent les rayons, avec une attention particulière portée aux matières, aux coupes et aux finitions. Le logo compte, bien sûr, mais la qualité l’emporte. Les clients qui arpentent les étages de Knightsbridge recherchent des pièces affirmées, sans compromis sur l’exigence.
Poursuivre l’exploration des tendances passe aussi par quelques adresses incontournables au centre de Londres : Dover Street Market pour l’esprit créateur, Goodhood pour l’avant-garde, Liberty London pour le mélange des influences et les tissus emblématiques.
Pour orienter votre choix, voici les points à surveiller :
- Selfridges mise sur le renouvellement permanent des labels et l’éclectisme mondial.
- Harrods privilégie les signatures prestigieuses et travaillées, véritables investissements mode.
- Les pop-ups et collections éphémères réservent souvent de belles surprises.
La capitale britannique multiplie les styles, du minimalisme au logo assumé, du coton bio à la coupe oversize. Misez sur le détail qui fait la différence, osez la pièce rare, et n’hésitez pas à solliciter les personal shoppers des deux enseignes pour affiner votre sélection. À Londres, chaque rayon peut révéler la pièce qui racontera votre histoire.


